Innovations galéniques pour faire face aux enjeux du futur (Deuxième partie)

Biotechnologie et nanomédicaments : un potentiel à multiple facettes

Quand on évoque le sujet de l’innovation galénique, on pense aujourd’hui à l’utilisation des nanotechnologies, une voie innovante pour véhiculer des molécules thérapeutiques vers un organe, un tissu ou une cellule malade. « Il s’agit d’un défi majeur pour le traitement des maladies humaines, notamment infectieuses, cancéreuses ou d’origine génétique » précise Nathalie Masson.

Cette révolution biotechnologique est en effet en passe de transformer la manière d’administrer les médicaments, comme le souligne Nathalie Masson. « Les nanoparticules permettront de mieux cibler les tumeurs éligibles à la radiothérapie et de limiter les effets secondaires pour préserver les  cellules non cancéreusesA l’avenir, des nanorobots capables de nager dans le sang pourront également diffuser des traitements de façon très ciblée ou attaquer des cellules cancéreuses ».

Ses applications sont déclinables pour de nombreuses pathologies, sévères, infectieuses ou chroniques. Par exemple, les diabétiques, chez qui « le nanorobot sera programmé pour libérer de l’insuline lors d’une hausse du niveau de sucre dans le sangIl  détectera aussi le développement de tumeurs et pourra tuer les cellules malades en quelques secondes ».

Ses capacités seront, dans un futur proche, multiples, analyse Nathalie Masson : « Transporter de l’oxygène à la place de globules rouges défaillants, « manger » le cholestérol présent dans les artères, ou surveiller l’organisme (pression artérielle, température, flux sanguin) après une transplantation d’organe, par exemple »

S’il faut encore attendre quelques années pour voir ces avancées devenir réalité, soulignons tout de même que les résultats préliminaires sont prometteurs d’autant  plus que ces technologies évoluent très vite.

La barrière hémato-méningée : une nouvelle voie de recherche

Mieux connaître la barrière hémato-encéphalique (BHE) et ses mécanismes de fonctionnement est également un autre axe de recherche vers lequel les équipes se tournent aujourd’hui, constate Nathalie Masson. « La BHE est un véritable obstacle quasi-infranchissable qui permet d’isoler et de protéger  le cerveau des substances nocives mais qui empêche aussi certains médicaments d’atteindre leur cible cérébrale. Elle est  devenue  par conséquent  l’ultime barrière à conquérir, pour que  des  molécules candidats-médicaments franchissent cette frontière en quantité suffisante pour exercer une action efficace dans le cerveau, d’autant plus que certaines molécules naturelles, l’alcool, la nicotine, les drogues et certains médicaments hydrophiles  peuvent franchir cet obstacle. En retour, la BHE nettoie et évacue les déchets neuronaux ».

Sera-t-on un jour capable d’imaginer comment directement délivrer les médicaments sur un site spécifique du cerveau, améliorant significativement l’efficacité des thérapies ? « On sait déjà que les ultrasons peuvent ouvrir momentanément la barrière en perturbant l’organisation lipidique des membranes et que cette technique permet de faire rentrer des molécules (médicaments, anticorps…) vers le cerveau ».

Le progrès est en marche !

Un enjeu pour la recherche : relever les principaux défis de demain ; l’observance et la gestion des effets secondaires

Selon le Cercle de Réflexion de l’Industrie Pharmaceutique (CRIP), 15 millions de Français sont aujourd’hui atteints d’une maladie chronique. Parmi eux, seuls 40 % suivent les recommandations de leur médecin et prennent correctement leur traitement.

Le déficit d’observance constaté est souvent lié aux effets secondaires des médicaments.

Selon Nathalie Masson, « différentes stratégies peuvent être envisagées pour les réduire :

  • la combinaison de traitements déjà connus mais non associés jusqu’alors permettrait de simplifier les posologies,
  • l’innovation galénique qui pourrait réduire les risques de toxicité
  • l’utilisation de substances non chimiques telles que des bactéries de notre microbiote intestinal ou encore des bactériophages ou virus non pathogènes permettrait de traiter des maladies infectieuses sans antibiotique».

A chaque nouvel enjeu, de nouvelles solutions. Telles sont les priorités de la recherche d’Unither : aider les patients à vivre mieux leur maladie en continuant à avoir une vie la plus normale possible en mettant à leur disposition les meilleures technologies et découvertes.

Le patient de demain pourra ainsi être accompagné tout au long de son traitement « grâce à des solutions technologiques numériques associées à une expertise médicale de pointe pour assurer la  surveillance des effets secondaires, la  gestion des symptômes, les recommandations de doses… avec un contrôle à distance par l’équipe soignante ».

C’est déjà le cas dans le traitement des diabétiques avec le pancréas artificiel. « Grâce à un capteur de glycémie avec son logiciel de calcul, une pompe perfusant l’insuline, le tout embarqué dans un petit boîtier, permet à un algorithme d’interpréter les données du capteur pour calculer  la quantité d’insuline à injecter ».

Pour Nathalie Masson, les révolutions les plus intéressantes pour les patients viendront sans conteste de la télémédecine avec l’avènement delogiciels leur permettant d’être plus autonomes dans la gestion de leur maladie. « Aujourd’hui, les personnes atteintes de maladies chroniques doivent multiplier les consultations à l’hôpital pour le suivi de leur traitement et l’actualisation de leurs ordonnances. C’est une contrainte pour le patient et aussi  un coût non négligeable  pour le système de santé ».

Les défis à relever sont donc aujourd’hui multiples. Nathalie Masson précise : « Il s’agit tout d’abord de concilier l’innovation et les règlementations de plus en plus exigeantes pour le développement des nouveaux médicaments. Il nous faut ensuite proposer des formulations innovantes  avec des prix de revient industriels raisonnables et compatibles avec les politiques de santé visant à maitriser les dépenses de santé en général et celles liées aux médicaments en particulier. Le dernier défi est enfin de mettre à profit l’avènement du big data pour développer différemment les médicaments de demain et aller de plus en plus vers des médicaments personnalisés. Cela implique de nouer des partenariats avec des acteurs du numérique et/ou des biotechs pour exploiter la masse extraordinaire de données issue des objets connectés de santé, des réseaux sociaux et du séquençage génomique ».

Grâce à la collaboration de médecins et de pharmaciens à l’esprit entrepreneurial et novateur, Unither est un créateur d’innovation galénique, tourné vers l’avenir, soucieux de concevoir des produits abordables, faciles d’utilisation et innovants pour améliorer la vie des patients/consommateurs. Unither anticipe déjà demain,  en marche vers une révolution pour les patients et la santé publique.